Né en 1960 à Afragola (Italie), Giuseppe Caccavale vit et travaille en France et en Italie. Il a régulièrement travaillé au Cirva entre 1987 et 2013.

Giuseppe Caccavale gravant ses disques soufflés, 2006.
Photo : J-M. Pesenti
Giuseppe Caccavale, La scuola delle merlettaie cieche, 1997–2000, réalisation / production Cirva, collection Cirva.
Photo © Claude Almodovar
Séjour de travail de Giuseppe Caccavale au Cirva, 2009.
Réalisation : Serge Le Squer
— Plaques de verre associées à des figurines en cire, 1987–1988
— Castelli di carta, 1995
— La scuola delle merlettaie cieche, 1996
— La scuola delle merlettaie cieche, 1997–2000
— Corallo, 2004
— Sans titre, 2003
— La Pesanteur et la Grâce, et Voce parla luce, 2005–2006
— Il rosa di maggio, (1, 2, 3), 2007–2011
— Sinisgalli-Luce, 2011–2012
— Scrittoio, Istituto di traduzione. Parte II, 2011–2013
— Armenia – Istituto di traduzione, 2017–2018
— Altalena, 2008–2023
1999
- « Giuseppe Caccavale », Ateliers d’artistes, Marseille
- « Giuseppe Caccavale », Fondation Querini Stampalia, Venise (Italie)
2002
- « La scuola delle merlettaie cieche # L’école des dentellières aveugles », musée Grobet-Labadié, Marseille
2002–2003
- « Giuseppe Caccavale, Tavolo da disegno », MAXXI, Museo nazionale per le arti del XXI secolo, Rome (Italie)
2003
- « Pozzo in via delle pietre », Museo di Catelvecchio e galleria Francesco Girondini, Vérone (Italie)
2005
- « Il basilico del poco », galerie Bernier-Eliades, Athènes (Grèce)
- « (IN)visible (IN)corporeo », Museo d’Arte della Provincia di Nuoro, Nuoro, Sardaigne (Italie)
2006
- « Giuseppe Caccavale, Resi conto », Fondation Querini Stampalia, Venise (Italie)
2007
- « Voce parla luce », chapelle de la Vieille Charité, Marseille
2007–2008
- « Cirva – de l’atelier à la chapelle », chapelle de la Vieille Charité, Marseille
2008
- « Yalos, why glass? », galleria Caterina Tognon Arte Contemporanea, Venise (Italie)
2009
- « Giuseppe Caccavale, Il rosa di maggio », musée départemental du Compagnonnage, Romanèche-Thorins
2010–2011
- « Poesie d’amore », Istituto Nazionale per la Grafica Calcografia, Rome (Italie)
2012
- « La tentation du verre – un choix d’œuvres de la collection du Cirva », Château de Villeneuve – Fondation Émile Hugues, Vence
2013
- « Le Pont », musée d’art contemporain (MAC), Marseille, dans le cadre de Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture
2015
- « À bruit secret. Trésors de la collection du Cirva », Pavillon de Vendôme, Aix-en-Provence
2017
- « Une maison de verre – Le Cirva, Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques », musée Cantini, Marseille
2018
- « Una fornace a Marsiglia. Cirva », Fondation Querini Stampalia, Venise (Italie)
- Giuseppe Caccavale – 62 rue de la Joliette, collection « Cirva – Carnet de bord », Images en Manœuvres éditions, 1993
ISBN : 2-908445-12-3 - La scuola delle merlettaie cieche # L’école des dentellières aveugles, Musées de Marseille, 2002
ISBN : 2-95-00996-3-7 - Giuseppe Caccavale – Resi conto, Gli Ori, 2006
ISBN : 887336-212-5 - Giuseppe Caccavale – Voce parla luce, Musées de Marseille, 2007
ISBN : 978-2-9516849-1-6 - Marseille Artistes Associés, 1977–2007, Musées de Marseille/Archibooks, 2007
ISBN : 978-2-915639-81-0 - L’artiste, l’atelier, le verre, éditions Xavier Barral, 2007
ISBN : 978-2-915173-14-7 - Yalos, why glass?, Charta, 2008
ISBN : 978-8-881-58669-1 - Plein Soleil, un été des centres d’art, Analogues, 2008
- Giuseppe Caccavale, Il rosa di maggio, musée départemental du Compagnonnage de Romanèche-Thorins, 2009
- Poesie d’amore di Alfonso Gatto graffite da Giuseppe Caccavale, Electa, 2011
- La tentation du verre, Château de Villeneuve – Fondation Émile Hugues, 2012
ISBN : 978-2-9542312-0-4 - Giuseppe Caccavale. Scrittoio, istituto di traduzione. Parte II., Cirva, 2014
- Une maison de verre – Le Cirva, Parenthèses/Musées de Marseille, 2017
ISBN : 978-2-86364-317-4 - Una fornace a Marsiglia. Cirva, Skira, 2018
ISBN : 978-88-572-3804-3
Giuseppe Caccavale est un des premiers artistes à être venu travailler au Cirva, en 1986, et un de ceux à avoir depuis fréquenté l’atelier le plus régulièrement, jusqu’à aujourd’hui encore. Les œuvres importantes qu’il y a réalisées sont toutes le résultat d’un long processus de pensée et de travail, toujours intimement lié à ses intérêts pour la littérature, la poésie et les infinies variations des mots.
Voce parla luce (2006) est constituée de huit disques de verre soufflé, des cives utilisées traditionnellement pour obtenir un verre plat. Giuseppe Caccavale utilise la surface comme support à dessin en gravant point par point, selon la technique du spolvero. L’artiste explique comment le verre lui a permis de matérialiser le rapport à l’espace, prenant pour appui la lumière, en intégrant les qualités de transparence et les propriétés de transformation de l’état liquide à l’état solide. La dimension visqueuse et fluide du verre s’impose dans les œuvres comme une mémoire génétique du processus de création.
Giuseppe Caccavale a compris au Cirva que le verre, dans toutes ses complexités, est le matériau de la lumière sculptée. Les dessins qu’il réalise pour le verre sont « issus d’un regard clair », dans la liquidité de l’eau qui coule sous la pointe de diamant.
Pour la Fondation Querini Stampalia de Venise (Italie) en 2006, il nomme les grands disques gravés La Pesanteur et la Grâce, d’après les mots de Simone Weil : « J’ai écrit les mots de Simone Weil sur des pages de verre. Leur rigueur s’est emparée de mon travail, il m’est devenu nécessaire d’accompagner de ses mots ma dernière recherche sur le verre. Naturellement, faire suivre de si près l’élément et le mot a conduit le travail à l’ouverture même de la lumière. De fait, après être resté penché sur le travail, je le quittai et dehors, tout était lumière, respiration[1]. » Suspendus dans l’espace au moyen d’une seule corde, symbole de force et d’unité, les disques forment une constellation en apesanteur, un système céleste qui renvoie à l’incandescence du soleil et à la puissance du feu. Leur forme ronde, comme les tondo de la Renaissance, fait de chacun d’eux un monde en soi, dessinant une image humble et fragile de l’univers.
—
[1] Giuseppe Caccavale dans L’Artiste, l’atelier, le verre, éditions Xavier Barral, Paris, 2007.
Armenia – Istituto di traduzione réunit toutes les approches que l’artiste a pu expérimenter avec le verre, du soufflage au dessin en passant par la traduction d’un langage poétique. Toujours, le verre lui permet de créer avec la lumière et de révéler l’invisible. Le texte est celui du poète russe Ossip Mandelstam (1891–1938), Le Voyage en Arménie, paru en 1933. À une époque de grands tourments politiques, la découverte de l’Arménie et de la force de vie de ses habitant·e·s redonne à l’auteur le goût de la poésie, lui qui n’écrivait plus qu’en prose, trop affecté par les tracas du régime stalinien.
Pour réaliser l’œuvre Armenia – Istituto di traduzione, Giuseppe Caccavale déplace le dessin qu’il a pour habitude de réaliser sur papier avec des pastels, pour le faire vivre de façon rythmée et poétique sur de grands gobelets de verre soufflés, formes simples et généreuses, des « contenants de lumière ». De très longues heures sont passées dans l’atelier à peindre directement sur le verre avec des émaux. L’artiste peint la poésie d’Ossip Mandelstam afin de la donner à voir : « La poésie est une langue visuelle, elle est plus destinée à être vue qu’à être lue. Elle donne accès à la réalité ».
Dessiner des mots sur le verre transparent et quasiment liquide, cela fait image. C’est un outil du regard, un instrument visuel qui permet de traduire la réalité comme le langage et le texte peut être traduits.
Sur ces grands gobelets de lumière, dans le creux du mot, dans l’absence, l’image émerge.