Né en 1969, Jérôme Poret vit et travaille à Paris. Il a travaillé au Cirva en 2016–2017.

Jérôme Poret dans l’atelier du Cirva, 2017. Photo : Cirva

Œuvre réalisée ou mise au point au Cirva
  • Phonogravure de mâchefer, 2016–2017.
Expositions des œuvres réalisées au Cirva

2017–2018

  • « Cive, souffle saturé et fusion perdue – Jérôme Poret », l’Espace d’en bas, Paris.

2018

  • « Les revues phonographiques », théâtre municipal Berthelot, Montreuil, 6 décembre 2018, dans le cadre de la 7e édition de la semaine du Bizarre.

2019

  • « Brûler, dirent-elles », galerie Duchamp, Yvetot.
  • Art-O-Rama, Friche de la Belle de Mai, Marseille.
Texte

En 2016, Jérôme Poret est invité à produire une œuvre par Le Shed, centre d’art qui se trouve à Notre-Dame-de-Bondeville, dans la vallée de Cailly, sur un ancien site industriel où sont implantées teintureries, fabriques d’indiennes et filatures dès la fin du XVIIIe siècle. Le bâtiment qui abrite le centre d’art servait lui-même à la confection de mèches pour lampes à gaz. Les machines ont disparu depuis longtemps mais la présence diffuse du mâchefer témoigne encore aujourd’hui de cette activité industrielle révolue. Jérôme Poret s’est intéressé à ce matériau car, en raison d’une pénurie de métal pendant la crise de 1929, et durant la Seconde Guerre mondiale, les disques étaient fabriqués en verre puis recouverts de gomme laque pour pouvoir être gravés et joués.

Jérôme Poret s’est rapproché du Cirva afin de produire des disques en verre au centre desquels seraient intégrés les scories de mâchefer fondu trouvées sur le site industriel du Shed.

Après plusieurs essais effectués avec l’équipe du Cirva, il s’est révélé impossible d’y incorporer le mâchefer, même broyé : le verre le traite comme un corps étranger et éclate. Ce sont donc huit disques en verre transparent et uni qui ont été confectionnés, de couleur ambre, évoquant ainsi cette résine fossile aux propriétés archéologiques et électrostatiques. Ils sont percés d’un trou, vernis d’une gomme laque par un luthier puis gravés, de sorte à pouvoir être joués et écoutés. Il y a huit autres disques réalisés pour leur part en résine par l’atelier Phénomèmes, installé aux Frigos à Paris. Placée en leur centre, une plaquette de mâchefer fera office de macaron, et donc de signature. Au final, on a une série de seize disques combinant les notions de phonographie et de phonogravure, de perceptions visuelle et sonore.

Le projet a été sélectionné par la commission mécénat de la Fondation des Artistes qui lui a apporté son soutien.