Mathilde Rosier est née en France en 1973 et vit en Bourgogne. Artiste multimédia, ses médiums sont la danse, la peinture, la vidéo et l’installation.

Mathilde Rosier dans l’atelier du Cirva, 2022.
Photo © Cirva / Bérangère Huguet

🎥 Interview de Mathilde Rosier, installation Champ de visions, 2023.
Réalisation Les Films du Grand Large, production Mucem, 2023.

🧠 Œuvres réalisées ou mises au point au Cirva

Champ de visions, 2022–2023
Blé totems, 2023
Yeux graines, 2022–2023
Yeux germés, 2023
Chaussons de verre, dans Bal au château de sable, Pantomime, production du Cnap, 2021
Sans titre, 2023
Sans titre, 2023
Sans titre, 2023
Dessins de recherche, 2023

👁 Expositions des œuvres réalisées au Cirva

2023
— « L’Écorce », Crac Alsace, Centre rhénan d’art contemporain, Altkirch, France, 15 octobre 2023–14 janvier 2024
— Paris+ par Art Basel, stand de la Galleria Raffaella Cortese, Paris, France, 19–22 octobre
« Dans les champs d’intensive prospérité », Fondation d’entreprise Pernod Ricard, Paris, France, 16 mai–22 juillet
« Champ de visions », et table ronde, Centre de conservation et de ressources du Mucem, Art-o-rama, 30 septembre

📓 Publications

↘︎ Champ de visions, Mucem / Cirva, 2023, 32 pages

🎥 Mathilde Rosier, Champ de visions, 2023

Réalisation Cirva, 2023.

💬 Mathilde Rosier, note d’intention pour le Cirva, 2022

Le verre est un matériau évocateur, il draine avec lui une longue histoire. Ce sont ces évocations qui m’attirent vers lui. Ce sont d’abord des souvenirs de sensations profondes venues de l’enfance comme d’une antiquité. La fascination pour les boules de verre colorées qui piègent la lumière tout en la révélant. Je n’aimais pas tant jouer aux billes que de les observer, elles constituaient un trésor féerique et je m’étonnais qu’elles n’aient pas beaucoup de valeur. Le verre est un symbole alchimique, il transforme le sable en pâte lumineuse translucide comme le diamant. Il est la métamorphose du tellurique en éthérique. C’est une magie le verre. Les enfants le sentent bien, les adultes oublient. L’expérience de la perception du verre est une éducation du regard. Regarder une bille de verre colorée est un exercice de contemplation et d’apprentissage. Il s’agit d’apprendre à voir la lumière et sa transparence, d’apprendre à sentir avec la vision, la sensation ambiguë de dureté et de fragilité combinées. Il y a une hybridation entre l’œil et le verre. L’œil minéral des statues d’Égypte est devenu l’œil de verre au regard si perçant qu’il semble animer d’une présence surnaturelle les objets inertes dans les cavités desquelles il s’accroche. Je n’ai jamais travaillé avec le verre mais il me semble que j’ai souvent travaillé autour de ce qu’il représente, en cherchant la translucidité et la lumière dans la peinture comme dans la projection d’une image en mouvement sur un écran qui s’efface encore plus facilement que le verre ne se brise.
Travailler au Cirva c’est entrer dans l’œil de verre, comme dans l’œil du cyclone, le cyclone transmue la terre par une énergie si forte qu’elle nous est intolérable.
L’énergie du feu aussi semble à bien des égards maintenant hors de contrôle. Comme si l’humain avait perdu la maitrise du feu. L’art du verrier est un soulagement dans cette grande anxiété.