L’exposition « Una fornace a Marsiglia » est la première exposition à Venise d’un ensemble significatif d’œuvres issues de la collection du Cirva. Cet événement se déroule simultanément dans deux lieux importants dédiés à la création contemporaine et au développement de la pensée à Venise : Le Stanze del Vetro et la Fondation Querini Stampalia.

Pour Le Stanze del Vetro, le choix des œuvres se concentre sur dix artistes ayant laissé un souvenir prégnant et des pièces majeures pour la collection et pour l’histoire du Cirva. Chacune des salles monographiques souligne combien la recherche, l’expérimentation et l’immersion de l’artiste dans l’atelier sont déterminantes. Ainsi Larry Bell, Lieven De Boeck, Pierre Charpin, Erik Dietman, Thomas Kovachevich, Giuseppe Penone, Jana Sterbak, Martin Szekely, Robert Wilson et Terry Winters trouvent chacun l’espace dédié à leur langage et leur univers.

Le visiteur traverse différentes impressions, différents tempos, expérience spatio-temporelle chaque fois renouvelée grâce au rapport particulier que l’artiste entretient avec la vie, avec la création, avec la matière et avec l’atelier. Le parcours scénographique provoque des mouvements, des flux de pensées et de sensations ; il fuit la linéarité au profit de différents mondes qui se côtoient de façon organique, sans se succéder.

À la Fondation Querini Stampalia, les œuvres du Cirva sont installées dans les salles contemporaines du troisième étage de ce palais vénitien. Il s’agit de montrer comment la création avec un matériau comme le verre est une question de traduction d’une pensée, de passage d’un état à un autre, de concrétisation d’une forme à partir d’une idée. Pour cela, deux artistes italiens ayant déjà travaillé avec le Cirva et la Fondation Querini Stampalia, Giuseppe Caccavale et Remo Salvadori, sont invités à produire des œuvres spécifiques. Sont réunies autour de ces deux artistes les œuvres de Dove Allouche, James Lee Byars, Hreinn Fridfinnsson, Philippe Parreno, Jana Sterbak et Francisco Tropa.

Le verre est montré comme un dispositif visuel, un outil du regard, qui aide à voir au-delà du visible, intégrant la notion immatérielle de transparence. Partant du principe que le verre est un élément visqueux et profondément sonore, des parallèles sont imaginés avec l’eau qui coule dans les canaux de Venise, avec la Méditerranée qui baigne Marseille, ainsi qu’avec la musique qui traverse depuis toujours l’histoire de ces deux villes. Les expositions, d’un lieu à l’autre, d’un temps à un autre, sont ainsi placées sous le signe de la traduction.

Commissariat de l’exposition : Chiara Bertola et Isabelle Reiher.

Un catalogue sera édité aux éditions Skira à cette occasion.