Diriyah Biennale Foundation, Diriyah, Arabie Saoudite
20 février – 24 mai 2024
Prêt d’une œuvre de la collection du Cirva

Sopheap Pich est en résidence au Cirva de 2022 à 2023, en partenariat avec l’Institut français du Cambodge. L’artiste, qui vit et travaille à Phnom Penh (Cambodge), a notamment conçu pendant son année de résidence, l’œuvre installative Amulet (Hevea Afzelia) n°2, dont il a fait don à la collection du Cirva.
En 2024, l’œuvre est prêtée pour la biennale d’Art contemporain de Diriyah, organisée par la Diriyah Biennale Foundation.
 
La 2024 Diriyah Contemporary Art Biennale : After Rain, présente des œuvres d’art protéiformes à travers sept salles et de nombreuses cours et terrasses dans le quartier de Jax dans la région Diriyah, situé le long du lit de la rivière saisonnière de la région, ou wadi. Sur la base de ce paysage diversifié est construit un programme varié de performances, de concerts, de lectures poétiques et autres activations, dans différents lieux incluant des espaces performatifs et discursifs à travers Diriyah et s’étendant au domaine numérique.
 

💬 Sopheap Pich, à propos de l’œuvre : Amulet (Hevea Afzelia), 2023

Après un certain temps d’expérimentation avec le verre, c’est comme si l’image des graines de palissandre était venue à moi une nouvelle fois. J’avais déjà fait cette forme dans divers matériaux auparavant ; je voulais savoir si elles pouvaient être aussi réalistes que possible en verre.

Lorsque nous avons commencé à fabriquer les premières pièces, j’ai vu le potentiel qu’elles représentaient. Au fur et à mesure que nous en faisions d’autres, je me suis dit : « Et si nous essayions d’autres couleurs, d’autres textures ? » — ou simplement essayer d’atteindre un certain type de rendu. Nous étions tous et toutes enthousiastes au vu du résultats, donc nous avons fait un grand nombre de graines. Puis je me suis dit : « Et si je les assemblais ? ». Il y a cette forme particulière... un collier, une amulette, reliée à des croyances animistes en Asie du Sud-Est. C’est une sorte de talisman que l’on porte ou qui est placé dans les maisons comme symbole de protection, un porte-bonheur. En Thaïlande, j’ai vu des amulettes de ce genre fabriquées exclusivement à partir de graines de palissandre. Cette idée a germé dans mon esprit depuis ; c’était bien avant que je ne vienne au Cirva.

Au Cambodge, et en Asie du Sud-Est plus généralement, le palissandre est une espèce d’arbre très ancienne. Il faut attendre au moins cinquante ans, voire plus, avant qu’il ne soit puisse être récolté. Les bois anciens luxueux de ce type sont de grande valeur, et sont très demandé partout dans le monde. Au Cambodge, on pourrait dire qu’il y deux forces opposées dans la nature — celle des plantes domestiquées, comme l’hévéa et les palmiers à huile, et la nature sauvage, avec le palissandre, et d’autres essences de bois indigènes — qui s’affrontent depuis 40 ans, depuis la fin de la guerre civile. Pour diverses raisons, la forêt est décimée de ses palissandres, et une grande partie de ces terres sont converties en terre agricoles. Et l’une des cultures est l’hévéa.
Réunis dans ma sculpture, ces deux éléments forment une sorte d’idée circulaire, opposant la nature sauvage à la nature domestiquée ; deux notions de la nature dans une même œuvre.

⚙️ Informations pratiques

Diriyah Biennale Foundation
7120 Muhammad Ibn Rashid Al Uraini, Al Diriyah Al Jadidah, 2598, Riyadh 13732, Arabie Saoudite

🔗 Liens

🌏 2024 Diriyah Contemporary Art Biennale
🌏 Sopheap Pich
👉 En résidence au Cirva : Sopheap Pich